Voici un texte et des photos publiées dans le numéro 6/2021 de « Passion Montagne », la revue du club alpin de Lausanne.
Chaque randonnée proposée par le CAS nous ménage bon nombre de découvertes, de surprises et d’émerveillements.
Il y a quelques temps alors que nous marchions dans le Binntal, nous sommes tombés sur une ravissante chapelle comme il y a en tant en Valais.
Un petit panneau sur la gauche la façade y cite un psaume en dialecte haut valaisan : « Alles, was odem hat, lobe den Herrn ». Un mot nous résistait : Odmen. Que pouvait bien-t-il dire ?
Une brève incursion dans le texte biblique en français a permis d’y voir clair : odmen = respirer. « Que tout ce qui respire loue le Seigneur ! ». Odmen, atmen provient une vielle racine indo européenne que l’on retrouve par exemple en français dans le mot atmosphère, et… dans le fameux mot sanscrit Atman. l’Atman qui est à la fois le principe de vie, l’âme, le vrai soi, l’essence dans la religion hindoue.
Il y a dans le fait de respirer rien moins que la vie. Entre le premier souffle et le dernier soupir un nombre incalculable de respirations nous maintiennent vivants ! Cela se passe automatiquement, et (heureusement !) indépendamment de notre volonté. La respiration et le fait non seulement les humains que nous sommes, mais bien sûr de tout le règne animal, et aussi végétal, et pourquoi pas de manière extrêmement lente, du monde minéral ?
Quelques soient nos convictions, il y a communauté de destin autour de la respiration et du souffle.
Que peut signifier alors : « Que tout ce qui respire loue le Seigneur » ? Peut-être que tout le vivant prenne conscience du mystère de la vie, le nomme et en soit reconnaissant.
Tant de beauté, tant de majesté, tant de complexité et de précision ne peuvent laisser indifférent. Et pour les humains conscients que nous sommes, cela a des conséquences : se réjouir de la beauté fait du bien, élève l’âme, oxygène le cœur !
Mais aussi, et ce n’est pas rien, invite à un respect infini de la nature et engage à un comportement écologique conséquent à l’heure où nos atteintes à la diversité biologique sont telles qu’elles mettent en danger le principe même de la vie de nombreuses espèces terrestres, compris la nôtre ?

ça se respire et ça se chante…
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