Billet à paraître en 2e page du journal 24H d’ici quelques jours…
Les votations de dimanche dernier sont hélas l’illustration de la quasi impossibilité, en régime démocratique, d’adopter un comportement écologique qui conserve l’habitabilité de la planète.
On va pas y arriver. Il y a trop d’intérêts particuliers en jeux pour que la collectivité décide par elle-même de limiter ses émissions de Co2. Et même si près de la moitié d’entre nous y sommes prêts, un ou deux pourcents vont bloquer la totalité d’un programme qui apparait pourtant comme minimal et aussi urgent pour tenir les accords de Paris.
Que faire ? Suspendre la démocratie et instaurer un régime fort ? Bien peu pour nous, ceci d’autant plus qu’il faudrait que celui-ci soit mondial pour être efficace…
Qu’entreprendre alors au sein du magnifique régime de libertés qui est le nôtre ? D’abord bien sûr, faire tout ce qui est possible pour diminuer l’empreinte écologique par les technosciences. Le panel des possibilités est très large, mais rien n’est gagné. Les solutions technologiques engendrant parfois plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.
Il faut aussi, et en même temps, diminuer drastiquement notre consommation, notre confort, nos voyages, nos habitudes alimentaires. En un mot : cesser vivre au-dessus des moyens que nous fournit notre planète… Mais là aussi, même une pratique heureuse de la sobriété ne met en route qu’un nombre bien trop limité de personnes pour inverser efficacement les tendances.
Si l’on prend un peu de recul, il faut bien l’avouer, les deux pistes : développement durable et sobriété ne suffiront pas. Le réchauffement de la planète et la perte de biodiversité sont d’une telle ampleur que de nombreux changements (et hélas de catastrophes fort bien décrites par les scientifiques) vont affecter notre monde.
Il faut donc s’y préparer intérieurement et donner aux générations qui viennent la force de les affronter. Travailler sur soi, cultiver son autonomie, mais aussi la générosité et la solidarité (on ne se sauvera pas tout seul !) et aussi, osons le mot, cultiver sa spiritualité. Cultiver ces valeurs qui transcendent ce qui se voit et ouvrent sur plus que l’espace et le temps…*
Avant que d’y être obligés, c’est donc à une vraie conversion écologique que nous sommes appelés. Vivre aujourd’hui déjà, volontairement, comme il y a de fortes chances qu’on y soit contraints demain… Difficile ? sans doute. Nécessaire ? certainement. Mais aussi très intéressant car cela oblige à relire sa propre vie, à réfléchir aux valeurs auxquelles on tient, à distinguer le superflu du nécessaire. En un mot vivre consciemment. Prendre en main sa propre vie. Et ouvrir ainsi un avenir sur d’autres chemins que ceux, à bout de souffle, qui nous ont mu jusque-là.
* A ce sujet un numéro spécial du journal « Réformé » intitulé : Dieu, la nature et nous fournit une excellente réflexion et des pistes d’action.

Merci Virgile pour ce cri de bon sens. Comment faire pour donner envie aux gens de prendre conscience de leur existence, de leur impact au sens propre mais aussi dans la transmission de leurs valeurs aux suivants et par exemple à leurs enfants. La solidarité par rapport aux autres peut venir après. Ou alors proposer à chacun une expérience de bénévolat qui peut apporter la véritable joie et faire prendre conscience au moins de ceux qu’on ne rencontre pas dans son cercle habituel. Éprouver la compassion est une expérience bouleversante qu’on souhaite à chacun. À proposer déjà dans les grandes classes chez les ados.
Contente que ton article paraisse bientôt,
Amitiés, Florence
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