POUR LES VACANCES

La fin du semi confinement voit une reprise très rapide du rythme des activités humaines. Comme s’il fallait rattraper le temps perdu, les occasions et affaires perdues… S’il est incontestable que l’on ne peut pas rester dans l’immobilisme sans les pires conséquences, foncer en avant encore plus qu’avant ne va rien résoudre. On sait bien en effet qu’un des problèmes de notre société est la vitesse. La croissance érigée en dogme nous pousse dans une course sans fin. Lancée comme une voiture sans frein, Comment parvenir à s’arrêter autrement qu’en s’écrasant contre le mur ? Un enfant même trouverait la réponse : En ralentissant. Ralentir ? Vous n’y pensez pas. Le temps c’est de l’argent ! Et pourtant, c’est bien là le chemin… une voie en tension entre deux extrêmes, une voie qui ouvre un avenir possible, durable. Mais comment y arriver ? 

Une possibilité est de se poser la question du sens. Quel est le sens de ce que je fais ? A quoi ça sert, et pour qui je fais ce que je fais ? En se posant méticuleusement la question du sens, il se peut que la machine lancée à toute vitesse que nous sommes baisse un peu de son intensité. Qu’elle s’apaise. Qu’elle se pose. Une maxime du mystique Angelus Silesius (XVIIe) peut nous aider : « Où cours-tu ? ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? ». Les vacances qui sont devant nous sont l’occasion de ralentir, d’alentir comme l’exprime si bien le mot moyenâgeux à l’origine du mot ralentir. Donner de la lenteur. Si nous alentissions nos engagements, nos mouvements, nos appétits, on serait vraiment en vacances…

Virgile Rochat, Lausanne

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