LA vie, une sacrée question!

                                                                                              18 mai 2020

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Les événement actuels autour du coronavirus suscitent de multiples réflexions. La proximité de la mort nous pousse à penser et repenser ce qu’est la vie. La vie est, à n’en pas douter, le bien suprême. Pour chaque humain, c’est la condition de base, la condition de possibilité de tout le reste. Sans vie, pas d’existence dans l’espace et dans le temps, pas de conscience, pas de créativité…

Dans l’Evangile, la vie est un élément central, un maître mot qui résume d’une certaine manière la totalité du message du Christ. C’est un programme de vie, un don de vie en plénitude qui transcende même le temps.  

La vie, donc.

Parmi les mots grecs pour désigner la vie dans le Nouveau testament, il en est trois principaux : bios, zôê, et psychè .

Bios signifie la vie dans ce qu’elle a de biologique, de matériel, de concret. Ce mot vient même à en désigner l’avoir, le « bien », les ressources… On le trouve 10 fois dans le NT. Par exemple dans l’épisode de la veuve qui donne tout ce qu’elle a pour sa vie (Marc 12, 44) ou les biens que reçoit le fils prodigue à son départ (Luc 15, 12).

Le mot zôê, lui, apparait 92 fois et désigne lui aussi la vie dans son aspect concret, mais pointe très majoritairement sur un autre aspect, une autre réalité, plus élevée, plus subtile, plus spirituelle. La parole du Christ la plus manifeste à ce sujet est le fameux : « je suis venu pour que mes brebis aient la vie, et la vie en abondance » (Jean 10, 10). C’est l’évangéliste Jean d’ailleurs qui développe de manière très importante cet aspect. Jésus dit : « je suis le chemin, la vérité et la Vie (Jn 14, 6). « Celui qui croit en moi vivra quand bien même il serait mort » (Jn 11, 25). Cette vie n’est pas de l’ordre du biologique seulement, elle s’ouvre vers une dimension qualitative, spirituelle, transcendante…  Eternelle, le mot zôê est souvent associé à aiônion : éternel…

Il en va encore plus dans ce sens pour le mot psychè, (102x) que l’on traduit parfois par âme, au sens de la personne toute entière, corps, âme et esprit.

Ce contraste entre bios, zôê et psychè est très éclairant dans notre contexte actuel. « La vie (psychè) est plus que la nourriture, le corps que le vêtement » (Lc 12, 23). 

« A quoi sert-il à l’homme de gagner le monde entier s’il perd sa vie (psychè) » (Mc 8, 36), ou encore « L’homme ne vivra pas de pain seulement » (..)

La médecine s’occupe du bios, et elle a fort à faire, et tant mieux. Avec la crise de la Covid, on a pu observer une mobilisation extrêmement puissante et efficace au service du bios qui a sauvé des milliers de vies. Mais le bios ne suffit pas. C’est une forme de support, de condition de possibilité. La vie est infiniment plus qu’un fonctionnement bio-électro-chimique, elle est zôê, elle est psychè et cela lui donne une dignité, une grandeur et une profondeur, un sens.

La vie, dans notre société marchandisée, la vie semble s’être arrêtée au Bios… Tout est fait par et pour le bios. Non pas le biologique de nos salades (si seulement !), mais le bien, les biens. Le fonctionnement, le visible, la matière.      

Or, il y a plus, infiniment plus et c’est ce plus qui donne la force non pas d’exister seulement mais de vivre, vivre en plénitude, partager, communier, espérer, trouver du sens, voir mourir confiants…

Au sortir du confinement, comme après un grand danger, nous avons l’opportunité d’opérer des changements dans nos vies, de reconsidérer nos échelles de valeur, de voir ce qui compte réellement et ce qui vaut vraiment la peine. 

Bios, zôê, psychè ?

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