De la capacité de croire

                                                                                                                  

Dans son édition du 5 juillet 2025, le journal 24H a publié mon courrier des lecteurs 24h. Il porte sur la capacité de croire. Le voici ci-dessous :

Il y a deux semaines les médias publiaient les résultats d’une enquête de l’Office Fédéral de la Statistique portant sur l’évolution de la pratique religieuse en Suisse dans les dix dernières années. Sous le titre « Il y a de moins en moins de personnes croyantes en Suisse », ce communiqué, au demeurant très respectueux et fort bien fait, constatait une réalité évidente : la chute du nombre des personnes affiliées aux religions historiques. C’est un fait indiscutable décrit et analysé. 

Ce qui me fait réagir n’est donc pas la réalité de la désertion et le contenu de l’article, mais l’énoncé du titre : de moins en moins de personnes croyantes.  Comme si ce mot croyant décrivait une évidence, une réalité connue et reconnue de tous. En l’occurrence, il aurait sans doute été plus correct de dire : de moins de moins de personnes affiliées, déclarées ou membres des grandes églises. 

En effet, il est important de savoir que la capacité de croire, la nécessité même de se construire un imaginaire de sens est constitutif de l’esprit humain, une constante de la psychè humaine. Elle en a besoin. Ce qui change n’est pas d’être croyant ou pas, ce qui change ce sont les objets de la croyance, les contenus de ce que l’on croit… religieux ou pas.

Cette précision, qui n’a l’air de rien, est pourtant fondamentale dans les jours particuliers que nous vivons actuellement. En effet il ne s’agit pas d’être croyant ou pas, mais de savoir en quoi l’on croit, en quoi on met sa confiance, ce qui structure notre imaginaire. C’est important parce que, au final, c’est ce que l’on croit qui permet de tenir bon (ou pas) quand les conditions de vie personnelles ou collectives se péjorent. C’est important aussi car le potentiel de la croyance intéresse notre système économique et ses algorithmes. Nos croyances peuvent être manipulées à notre insu, c’est le rôle entre autres de la publicité… 

Sur quoi basons-nous notre vie ? qu’est-ce qui nous permet d’espérer ? Quelles sont nos croyances ? Sont-elles fiables ? Voilà la question.

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